vendredi 3 janvier 2020

"L'Être, la Machine et le Néant", Christophe Bruno (Paris)

Christophe et moi avons travaillé plusieurs mois sur le projet. Nous avons fait près de 2000 essais avant d'obtenir ce que nous voulions (le processus de recherche fait pleinement partie du travail artistique). Nous avons sélectionné 17 tableaux. Lorsqu'ils ont été prêts pour l'exposition à la Cité des Arts à Paris (dans le cadre de la Biennale Nemo, sous la direction artistique de Gilles Alvarez), nous avons discuté de l'accrochage avec le commissaire Dominique Moulon. J'ai proposé le "rouge pompier" pour recouvrir les cimaises comme un lointain écho à l'Académisme, voire aux présentations muséales empreintes de l'Académisme du XIXe siècle. Au fond, il s'agissait d'un contre-point ironique à la question de la modernité artistique qui était au cœur du projet. Puis nous avons accroché, l'ensemble créant une unité si bien que l'on pouvait y voir une installation.


Présentation du projet

Aujourd’hui, l’apprentissage du savoir-faire artistique par la machine suit les règles de l’Académie : l’Intelligence Artificielle est nourrie d’histoire de l’art et entraînée à reconnaître des styles picturaux. Ses réseaux de neurones sont alors capables de créer des oeuvres « à la manière de » tel ou tel artiste. Ainsi, tandis qu’un néo-académisme machinique est en marche, il est urgent d’apprendre à désapprendre aux machines : à l’égal des peintres de la modernité, L’Être, la Machine et le Néant intègre dans le processus d’apprentissage la friction, l’erreur, l’anachronisme, le défaut, la schize, le bug, le néant. Le dispositif cherche à retrouver la dynamique de l’art : la rupture. L’incomplétude de la machine rejoint celle de l’être humain, à l’horizon d’une nouvelle modernité.


Le projet a été réalisé en collaboration avec l’historienne de l’art Chrystelle Desbordes et avec la participation de diverses Intelligences Artificielles
Avec le soutien d’Arcadi Île-de-France
Avec la participation du DICRéAM