dimanche 17 mars 2013

Format curatorial : « Il faut être deux pour une image » (partout)

Statement

Ce format curatorial, qui a la forme d'une conférence-performance inscrit dans un dispositif spécifique,l a pour point de départ le dialogue avec un artiste autour de sa pratique. L'objet qui en naît est délibérément hybride : il brouille les cartes, les abat, les redistribue, s'ouvre à la rencontre d'un travail artistique spécifique en présence de l'artiste.

Fondé sur l'échange entre deux acteurs du monde de l'art, l'objet se construit grâce à une démarche heuristique – cet « art d'inventer, de faire des découvertes ». La forme qui est donnée, créée à partir de jeux d'analogie (entre des images, des mots, voire des objets), révèle peu à peu ce qui a du sens pour l’artiste.

Le format initie un objet curatorial d’un genre nouveau : un espace dans lequel le temps de l'échange expose l'oeuvre en dehors du white cube mais au sein d'une institution artistique. 


Le format répond à un certain nombre de règles performatives :


- L’objet résulte d’un travail d’écriture.
- L’objet s’inscrit dans une durée précise.
- L’objet se joue au sein d’un dispositif scénique particulier.
- L'objet relève d'un échange vécu en direct par le public, comme un spectacle ou une situation unique.
- L’objet est enregistré.


- La « conférence/performance » n’ouvre pas sur un débat avec le public.
- L’objet peut être réactivé et donner lieu à de nouvelles versions.




Le résultat de ce travail peut se résumer dans l’aphorisme de Jean-Luc Godard : « Il faut être deux pour une image ».

 Fayçal Baghriche, Feuille de salle (détail)


Conférence/performance 
Il faut être deux pour une image, avec Fayçal Baghriche
 

Les deux protagonistes ont élaboré ensemble un corpus d’images liées à l’histoire de la performance sur lequel « discuter », dans la mesure où la micro-action est au cœur de la pratique artistique de Fayçal Baghriche.
"Pour moi, nous dit l'artiste, l'histoire de la performance, c'est ça : des gens qui font des trucs bizarres dans des images en noir et blanc". Pour sa part, Chrystelle Desbordes pose Diogène comme le père de la performance...
L’artiste et le critique sont ici inscrits dans un dispositif où les corps s’absentent, ne se manifestant plus qu’à travers l’oralité. Ce choix est lié à l'importance de l'invisibilité à la fois dans le travail de Fayçal Baghriche et dans les recherches en histoire de l'art de Chrystelle Desbordes. Cette proposition se révèle être, in fine, un format d’exposition du travail de Fayçal Baghriche.

Centre d’art contemporain de Sète, 7 avril 2011
École supérieure d’art des Pyrénées (site de Tarbes), dans le cadre de l'évènement "Screen a light", 27 mai 2011


Babeth Rambault et Christophe Bruno ont également présenté leurs travaux respectifs dans le cadre de "Il faut être deux pour une image".

Le format sera bientôt réactivé avec d'autres artistes invités (hiver 2020/2021)