samedi 4 août 2018
Exposition "Où sont les hommes ?", Frac LR (Montpellier)
vendredi 25 mai 2018
"Robert Filliou draws an invisible map of the Eternal Network"
C'est si surprenant et tellement beau.
samedi 12 mai 2018
Le projet "Semiography", 2013-2018
Le concept
Que l’art soit le médium de l’histoire de l’art est une évidence. Inversement, depuis le XVIe. siècle, l’histoire de l’art a nourri le travail des artistes. Mais irait-on jusqu’à dire que l’histoire de l’art puisse devenir le médium même de l’art ? C’est ici notre perception de l’histoire de l’art dans sa globalité, comme sa possible construction en temps réel à l’ère du Web 2.0, qui conduisent à imaginer l’histoire de l’art en tant que matériau privilégié de l’artiste.
Semiography # 2 : Résidence Villa Médicis Hors les murs, Californie
http://ifmapp.institutfrancais.com/residences#f2_9630-Christophe-Bruno-et-Chrystelle-Desbordes-Laureats-du-Programme-Hors-les-Murs-2016
Meetings & contacts (Winter 2016/2017 – Summer 2017)
* interviews
Ruth & Sebastian Ahnert, Researchers (Cambridge University / Workshop « FI:BRA », Stanford University, Palo Alto) ; Larry Bell, Artist * (Venice, LA) ; Devon Bella, Director of Kadist (SF) ; Alex Broekhof, Google Engineer (Mountain View, San Jose) ; Harold Budd, Musician (Pasadena, LA); Kathan Brown, Publisher (Crown Point Press Publisher, SF); Nicole Coleman, Professor (Digital Humanities & Literature Depmt, Stanford University, Palo Alto); Emory Douglas, Artist, ex Minister of Culture of Black Panthers * (San Francisco) ; Dan Edelstein, Professor (Digital Humanities & Literature Depmt, Stanford University, Palo Alto); Fred Eversley, Artist * (Venice, LA) ; Elise Fahet, Artist * (Eagle Rock, LA) ; Marc Fichou, Artist * (Silver Lake, LA) ; Rüdolf Frieling, Curator (SF MOMA) ; Hou Hanrou, Curator (San Francisco/Roma) ; Lynn Hershman Leeson, Artist * (SF) ; Suzanne Husky, Artist (SF) ; Evelyne Jouanno, Curator (San Francisco) ; Izidora Lethe, Artist * (San Francisco) ; Henry Lowood, Curator (History of Science & Technology Collections, Stanford University Library, Palo Alto); Bradley Fidler, Reseacher * (UCLA Computer Science Depmt (Canada/ LA) ; Pierre Lefort, Independent Curator (Silver Lake, LA); Isabelle Le Normand Independent Curator (West Hollywood, LA) ; Peter Maravelis, Coordinator of Cultural Events, City Lights Bookstore (SF) ; Tom Marioni, Artist * (SF) ; Lauren Marsolier, Artist * (SF) ; Gloria Maso, Artist * (Eagle Rock, LA) ; Stephan Mattessich Professor, Writer * (Venice, LA) ; Laure Murat, Researcher (French & Francophony- Gender Studies, UCLA – LA) ; Warren Neidich, Artist (Venice, LA) ; Stephane Ré, Attaché culturel (SF French Consulate); Rachel Rivenc, Art History Reseacher of Getty Center * (Art Contemporary Curating Depmt, Getty Center – LA) ; Anne-Sophie Simenel, Attachée culturel (LA French Consulate); Kim Stringfellow, Artist (Joshua Tree, CA); Claire Tabouret, Artist (Silver Lake, LA) ; Yan Tomaczezkci, Artist (Paris/ "Hors les Murs Residency", LA); Fred Turner, Professor * (Sociology & Digital Humanities, Stanford University, Palo Alto).
C. Desbordes, "Desk Padlet Semiography # 2", 2016-2017 (Recherches pour Semiography #2, Californie)
From Semiography to "Art History as a Landscape" (2016-2017)
Du 8 au 11 décembre 2014
Du réseau comme médium à l'histoire de l'art comme médium : représentations et archives en art à l’aune du Web 3.0.
Un projet de recherche artistique et curatorial de Christophe Bruno & Chrystelle Desbordes
Les travaux artistiques de l’un des deux auteurs du présent projet (CB) appréhendent le médium réseau comme réservoir de données brutes, de signaux non formatés, en en révélant certaines structures ou lois symboliques inédites. Il s’agit de détourner et de donner à voir ces flux d’information en tant que matière première visuelle ou textuelle. Les recherches du second auteur (CD) interrogent les outils épistémologiques de l’histoire de l’art, les pratiques curatoriales à l’ère du réseau, et la manière dont les artistes peuvent s’en emparer pour alimenter leur propre pratique.
La démultiplication des données à l’ère des réseaux et des big data permet d’envisager une nouvelle relation entre l’art et son écriture. Ces données sont aujourd’hui massivement accumulées en strates d’archives aux topologies complexes, véritables palimpsestes digitaux, nouveaux espaces d’investigation pour les humanités numériques et l’archéologie des média. Ces alluvions de signes qui se déposent au cours du temps ne cessent d’être réactivés et réactualisés, formant un réseau de temporalités et de narrations enchevêtrées.
Désormais, il ne s’agit plus seulement de s’intéresser à l’objet informationnel en soi, mais à l’ensemble des processus de production et d’interaction, des dispositifs d’affinage et autres registres sémiotiques qui participent de cette nouvelle écologie informationnelle. L’enjeu est ambitieux : d’une part définir de nouveaux modes de représentation pour l'histoire de l'art et son écriture, aussi bien sur les « temps longs » que sur les « temps courts » ; d’autre part, envisager comment l’histoire de l’art peut devenir le médium de l’art à l’ère du réseau. Dans ce contexte, l’art et son histoire se rencontrent dans un jeu de miroirs où les règles semblent redistribuées.
Ce sont les outils qui permettent de rendre sensible et visible cette forme de mutation qui seront travaillés dans le cadre du workshop. Cartographies, graphes, atlas et autres diagrammes topologiques questionneront les enjeux de l’art actuel, de ses représentations et de ses modes d’exposition.
vendredi 11 mai 2018
"Silicon Ideology", reportage en Californie
Comme beaucoup d’artistes et d’intellectuels, Stefan Mattessich a quitté San Francisco, où il est né en 1964, lors de la première « vague dot.com » pour venir s’installer à Venice Beach, Los Angeles. Ce romancier et professeur de littérature américaine au Santa Monica College ne croit plus aux lendemains qui chantent. « Dans les années 1990, j’ai compris que les valeurs de la contre-culture dans lesquelles j’avais grandi engendraient lentement de nouveaux comportements, typiques de l’ère digitale. Des jeunes gens enthousiastes montaient des start-up, tandis que moi je voyais cette “nouvelle économie” (on l’appelait alors comme ça), marquée par ses anomalies et ses contradictions, s’emparer du foyer de la Beat Generation et du free speech ! ». Aujourd’hui, et depuis maintenant cinq ans, le même phénomène de « colonisation » par les tech’ a commencé à Venice, en particulier avec Snapchat, et ses « milices » en station autour du headquarter (« siège social »). Les artistes, nombreux, qui n’avaient pas leur loyer protégé (rent control), ont dû quitter leurs lofts rapidement ou subir, en cas de refus, le poids d’un lourd procès. Bien que de tempérament calme, Stephan Mattessich ne cache pas sa révolte face à la situation. « Pour moi, c’est comme un destin terrible : là où je vais, les tech’ débarquent ! »
Comment la contre-culture, opposée à toute forme d’instrumentalisation et au fétichisme technique, a-t-elle conduit à ce « capitalisme high tech » qui balaye l’identité d’un territoire culturellement foisonnant, et désormais mythique ? « C’est une chose compliquée à comprendre, mais je crois qu’il y a des points communs entre ces deux tendances... plus d’individualisme, de narcissisme, d’hédonisme, estime l’intellectuel francophile. Sous l’effet de la répression étatique, à partir de 1968, l’idée d’accomplissement personnel est devenue une valeur politique et économique dans ce pays. Steve Jobs a émergé comme un “libertarien”, pratiquant le yoga et le bouddhisme. Il fut un parfait opérateur de ce changement ! On est passé d’un libertarisme de gauche à un libertarisme de droite. Et on a utilisé Allen Ginsberg [poète américain pionnier de la Beat Generation – Ndlr] pour vendre des ordinateurs ! » Les artistes, les classes populaires et moyennes désertent donc Venice. En un temps record, le quartier se vide de son état d’esprit et de sa population bigarrée pour se réduire à une vague idée, à une image branchée, et faire place nette aux boutiques luxueuses. « Nous sommes au cœur du “Nouvel Esprit du Capitalisme”. Ces tech’ qui s’installent à Venice ne parlent que d’argent et d’investissements, tout en se réappropriant la “Californian Ideology”. C’est comme ça que je vois cette histoire qui va de la contre-culture à Google. »