Article "Traces sur le Net"
Le développement des recherches, récentes en France, sur l'archéologie des médias a, entre autre, motivé notre désir d'interroger des artistes « historiques » de l'art du net sur la question de la trace. Les œuvres de Vuk Ćosić (1966), Christophe Bruno (1964), Miltos Manetas (1964) prennent position face à cette question esthétique et politique, tissant des relations avec la structure organique du réseau, l'histoire de l'art et l'archéologie.
Miltos Manetas, Internet Painting, 2002
« […] Je crois que les premières personnes qui ont contemplé le monde à travers ses représentations (dans des grottes, mais aussi à l'extérieur, sous le tracé de dessins invisibles dans l'espace, avec leurs doigts, un bâton, peut-être une plume), ont donné une âme ("anima"), au seul Dieu possible : l'information. L'information "animée" est devenue dessin puis peinture, évoluant avec les humains, jusqu'à ce que nous rencontrons aujourd'hui dans les musées : les œuvres de Picasso, Pollock, Warhol... Ces dernières sont désormais devenues des "créatures assistées par des artistes". Mais elles se récréent elles-mêmes vraiment à chaque fois qu'un homme regarde l'œuvre de manière active, c'est-à-dire à chaque fois qu'il accepte d'être lui-même "possédé". Internet est tout simplement le plateau pour "être possédé aujourd'hui" : la nouvelle grotte ». Miltos Manetas
C. Desbordes, Mouvement.net, avril 2016Traces sur net